jueves, 21 de marzo de 2024

La traîtresse

 

La traîtresse


J’en appelle à la mort, je l’attends sans frayeur,
je ne tiens plus à la vie, je cherche un fossoyeur
Qui aurait une tombe à vendre à n’importe quel prix:
J'ai surpris ma maîtresse au bras de son mari
Ma maîtresse, la traîtresse!

J'croyais tenir l'amour au bout de mon harpon
Mon p'tit drapeau flottait au cœur d'madam' Dupont
Mais tout est consommé: hier soir, au coin d'un bois
J'ai surpris ma maîtresse avec son mari, pouah
Ma maîtresse, la traîtresse!

Trouverais-je les noms, trouverais-je les mots
Pour noter d'infamie cet enfant de chameau
Qu'a choisi son époux pour tromper son amant
Qu'a conduit l'adultère à son point culminant
Ma maîtresse, la traîtresse!

Où donc avais-j'les yeux ? Quoi donc avais-j' dedans ?
Pour pas m'être aperçu depuis un certain temps
Que, quand ell' m'embrassait, ell' semblait moins goulue
Et faisait des enfants qui n'me ressemblaient plus
Ma maîtresse, la traîtresse !

Et pour bien m'enfoncer la corne dans le cœur
Par un raffinement satanique, moqueur
La perfide, à voix haute, a dit à mon endroit
" Le plus cornard des deux n'est point celui qu'on croit "
Ma maîtresse, la traîtresse!

J'ai surpris les Dupont, ce couple de marauds
En train d'recommencer leur hymen à zéro
J'ai surpris ma maîtresse équivoque, ambiguë
En train d'intervertir l'ordre de ses cocus
Ma maîtresse, la traîtresse!


La infiel


Estoy llamando a la muerte, la espero ya sin temor,
Ya no tengo en nada a la vida, busco a un enterrador
Que me venda una sepultura sin importar el precio:
He sorprendido a mi amante en brazos de su marido
¡Mi amante, la infiel!

Yo creía que tenía al amor cogido por el mango
Mi bandera ondeaba en el corazón de Madamme Dupont.
Pero todo se ha acabado ya: ayer noche, en un rincón del bosque
Sorprendí a mi amante con su marido, ¡puaf!
¡Mi amante, la infiel!

¿Encontraré los nombres, encontraré las palabras
Para definir la infamia de este mal bicho
Que ha elegido a su esposo para engañar a su amante,
Que ha conducido al adulterio a su punto culminante?
¡Mi amante, la infiel!

¿Dónde tenía yo los ojos? ¿En qué pensaba yo?
Para no darme cuenta desde hace ya algún tiempo
Que cuando ella me besaba, parecía menos golosa
Y tenía niños que ya no se me parecían.
¡Mi amante, la infiel!

Y para hundirme bien los cuernos en el corazón
Por un refinamiento satánico, burlón,
La pérfida, en voz alta, ha dicho refiriéndose a mí
“El más cornudo de los dos no es el que cree serlo” (1)
¡Mi amante, la infiel!

He sorprendido a los Dupont, esa pareja de bribones
Volviendo a empezar desde cero
He sorprendido a mi amante equívoca, ambigua
Invirtiendo el orden de sus cornudos
¡Mi amante, la infiel!

(1) Recuerda al verso de la fábula “El molinero, su hijo y el asno” de La Fontaine :
"Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense": "el más burro de los tres no es el que todos creen".