miércoles, 20 de marzo de 2024

La marche nuptiale

 

La marche nuptiale


Mariage d'amour, mariage d'argent
J'ai vu se marier toutes sortes de gens
Des gens de basse source et des grands de la terre
Des prétendus coiffeurs, des soi-disant notaires

Quand même je vivrai jusqu'à la fin des temps
Je garderais toujours le souvenir content
Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère
S'allèrent épouser devant Monsieur le Maire

C'est dans un char à bœufs, s'il faut parler bien franc
Tiré par les amis, poussé par les parents
Que les vieux amoureux firent leurs épousailles
Après long temps d'amour, long temps de fiançailles

Cortège nuptial hors de l'ordre courant
La foule nous couvait d'un œil protubérant
Nous étions contemplés par le monde futile
Qui n'avait jamais vu de noces de ce style

Voici le vent qui souffle emportant, crève-cœur
Le chapeau de mon père et les enfants de chœur
Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes
Comme pour empêcher la noc', coûte que coûte

Je n'oublierai jamais la mariée en pleurs
Berçant comme un' poupée son gros bouquet de fleurs
Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue
Sur mon harmonica jouant les grandes orgues

Tous les garçons d'honneur, montrant le poing aux nues
Criaient: " Par Jupiter, la noce continue ! "
Par les homm's décriée, par les dieux contrariée
La noce continue et Viv' la mariée !


La marcha nupcial


Matrimonio por amor, matrimonio por dinero,
yo he visto casarse toda clase de gentes,
gentes humildes y grandes de la tierra,
presuntos peluqueros, supuestos notarios.

Aunque viviese hasta el final de los tiempos
guardaré siempre el alegre recuerdo
del día de la pobre boda en que mi padre y mi madre
fueron a casarse delante del Señor Alcalde.

Fue en un carro de bueyes, si hay que ser sincero,
tirado por los amigos, empujado por los parientes
que los viejos enamorados hicieron sus esponsales
después de un largo enamoramiento, de un largo noviazgo.

Cortejo nupcial fuera de lo corriente,
la gente nos contemplaba asombrados,
éramos contemplados por gente banal
que no había visto nunca bodas de este estilo.

He aquí el viento que sopla llevándose, lástima,
el sombrero de mi padre y a los monaguillos.
He aquí la lluvia que cae con unos buenos goterones
como para impedir la boda, cueste lo que cueste.

Yo no olvidaré jamás a la novia llorando
meciendo como una muñeca su gran ramo de flores.
Yo, para consolarla, yo, con todo mi orgullo
en mi harmónica tocaba como los grandes órganos.

Toda la corte de honor, enseñando los puños a las nubes
gritaban: “¡Por Júpiter, la boda continúa!”
Por los hombres criticada, por los dioses contrariada
la boda continúa y ¡Viva la novia!