lunes, 25 de marzo de 2024

La religieuse

 

La religieuse


Tous les cœurs se rallient à sa blanche cornette,
Si le chrétien succombe à son charme insidieux,
Le païen le plus sûr, l'athé' le plus honnête
Se laisseraient aller parfois à croire en Dieu.
Et les enfants de chœur font tinter leur sonnette...

Il paraît que, dessous sa cornette fatale
Qu'elle arbore à la messe avec tant de rigueur,
Cette petite sœur cache, c'est un scandale!
Une queu' de cheval et des accroche-cœurs.
Et les enfants de chœur s'agitent dans les stalles...

Il paraît que, dessous son gros habit de bure,
Elle porte coquettement des bas de soi',
Festons, frivolités, fanfreluches, guipures,
Enfin tout ce qu'il faut pour que le diable y soit.
Et les enfants de chœur ont des pensées impures...

Il paraît que le soir, en voici bien d'une autre!
A l'heure où ses consœurs sont sagement couché's
Ou débitent pieusement des patenôtres,
Elle se déshabille devant sa psyché.
Et les enfants de chœur ont la fièvre, les pauvres...

Il paraît qu'à loisir elle se mire nue,
De face, de profil, et même, hélas! de dos,
Après avoir, sans gêne, accroché sa tenue
Aux branches de la croix comme au portemanteau.
Chez les enfants de chœur le malin s'insinue...

Il paraît que, levant au ciel un œil complice,
Ell' dit : "Bravo, Seigneur, c'est du joli travail! "
Puis qu'elle ajoute avec encor plus de malice :
"La cambrure des reins, ça, c'est une trouvaille! "
Et les enfants de chœur souffrent un vrai supplice...

Il paraît qu'à minuit, bonne mère, c'est pire :
On entend se mêler, dans d'étranges accords,
La voix énamouré' des anges qui soupirent
Et celle de la sœur criant " Encor! Encor! "
Et les enfants de chœur, les malheureux, transpirent...

Et monsieur le curé, que ces bruits turlupinent,
Se dit avec raison que le brave Jésus
Avec sa tête, hélas! déjà chargé' d'épines,
N'a certes pas besoin d'autre chose dessus.
Et les enfants de chœur, branlant du chef, opinent...

Tout ça, c'est des faux bruits, des ragots, des sornettes,
De basses calomni's par Satan répandu's.
Pas plus d'accroche-cœurs sous la blanche cornette
Que de queu' de cheval, mais un crâne tondu.
Et les enfants de chœur en font, une binette...

Pas de troubles penchants dans ce cœur rigoriste,
Sous cet austère habit pas de rubans suspects.
On ne verra jamais la corne au front du Christ,
Le veinard sur sa croix peut s'endormir en paix,
Et les enfants de chœur se masturber, tout tristes...


La religiosa


Todos los corazones se adhieren a su cofia,
Si el cristiano sucumbe a su encanto insidioso,
El pagano más convencido, el ateo más honesto
Llegarían a veces hasta a creer en Dios.
Y los monaguillos hacen sonar su campanilla...

Parece que, bajo su cofia fatal,
Que enarbola en la misa con tanto rigor,
Esta monjita oculta, ¡qué escándalo!
Una cola de caballo y rizos.
Y los monaguillos se agitan en las sillas del coro...

Parece que, bajo su grueso vestido de sayal,
Lleva coquetamente medias de seda,
Festones, encajes, bordados, blondas,
En fin, todo lo que hace falta para que acuda el diablo.
Y los monaguillos tienen pensamientos impuros...

Parece que por la noche ¡no faltaba más!
A la hora en sus compañeras están sabiamente acostadas
O rezan piadosamente algunos padrenuestros,
Ella se desnuda delante de su espejo.
Y los monaguillos tienen fiebre, los pobres...

Parece que se mira desnuda lentamente,
De frente, de perfil, e incluso ¡ay! de espalda,
Después de haber colgado sus hábitos, sin problemas,
En los maderos de la cruz como un perchero.
Entre los monaguillos el maligno se insinúa...

Parece que, echando una mirada cómplice al cielo,
Ella dice: “¡Bravo, Señor, has hecho un bonito trabajo!”
Y luego añade aún con más malicia:
“La curva de los riñones, eso, eso es un hallazgo”.
Y los monaguillos sufren un verdadero suplicio...

Parece que a medianoche, madre, es peor;
Se oyen mezclarse con extraños acordes,
La voz enamorada de los ángeles que suspiran
Y la de la hermana gritando ”¡Más! ¡Más!”
Y los monaguillos, los pobrecillos, sudan...

Y el señor cura, al que fastidian esos comentarios,
Dice, con razón, que el buen Jesús
En su cabeza, ¡ay! ya cargada de espinas
No tiene necesidad de cargar además otras cosas.
Y los monaguillos, rajando del jefe, opinan...

Todo eso son habladurías, chismes, pamplinas,
Bajas calumnias difundidas por Satán.
No hay rizos bajo su blanca cofia
Ni cola de caballo, sino un cráneo rapado.
Y a los monaguillos se les pone una carita...

Nada de débiles inclinaciones en ese corazón fuerte,
Nada de lacitos sospechosos bajo ese hábito austero.
No se verán nunca cuernos en la frente de Cristo.
El afortunado puede dormirse en paz en su cruz,
Y los monaguillos masturbarse, tristes...