lunes, 25 de marzo de 2024

Les radis

 

Les radis


Chacun sait qu'autrefois les femm's convaincues d'adultère
Se voyaient enfoncer dans un endroit qu'il me faut taire
Par modestie...
Un énorme radis.

Or quand j'étais tout gosse, un jour de foire en mon village,
J'eus la douleur de voir punir d'une épouse volage
La perfidie,
Au moyen du radis.

La malheureuse fut traînée sur la place publique
Par le cruel cornard armé du radis symbolique,
Ah ! sapristi,
Mes aïeux quel radis !

Vers la pauvre martyre on vit courir les bonn's épouses
Qui, soit dit entre nous, de sa débauche étaient jalouses.
Je n'ai pas dit :
Jalouses du radis.

Si j'étais dans les rangs de cette avide et basse troupe,
C'est qu'à cette époqu'-là j' n'avais encor' pas vu de croupe
Ni de radis,
Ça m'était interdit.

Le cornard attendit que le forum fût noir de monde
Pour se mettre en devoir d'accomplir l'empal'ment immonde,
Lors il brandit
Le colossal radis.

La victime acceptait le châtiment avec noblesse,
Mais il faut convenir qu'elle serrait bien fort les fesses
Qui, du radis,
Allaient être nanties.

Le cornard mit l' radis dans cet endroit qu'il me faut taire,
Où les honnêtes gens ne laissent entrer que des clystères.
On applaudit
Les progrès du radis.

La pampe du légume était seule à présent visible,
La plante était allée jusqu'aux limites du possible,
On attendit
Les effets du radis.

Or, à l'étonnement du cornard et des gross's pécores
L'empalée enchantée criait : "Encore, encore, encore,
Hardi hardi,
Pousse le radis, dis !"

Ell' dit à pleine voix : "J' n'aurais pas cru qu'un tel supplice
Pût en si peu de temps me procurer un tel délice !
Mais les radis
Mènent en paradis !"

Ell' n'avait pas fini de chanter le panégyrique
Du légume en question que toutes les pécor's lubriques
Avaient bondi
Vers les champs de radis.

L'œil fou, l'écume aux dents, ces furies se jetèrent en meute
Dans les champs de radis qui devinrent des champs d'émeute.
Y en aura-t-y
Pour toutes, des radis ?

Ell's firent un désastre et laissèrent loin derrière elles
Les ravages causés par les nuées de sauterelles.
Dans le pays,
Plus l'ombre d'un radis.

Beaucoup de maraîchers constatèrent qu'en certain nombre
Il leur manquait aussi des betterav's et des concombres
Raflés pardi
Comme de vils radis.

Tout le temps que dura cette manie contre nature,
Les innocents radis en vir'nt de vert's et de pas mûres,
Pauvres radis,
Héros de tragédie.

Lassés d'être enfoncés dans cet endroit qu'il me faut taire,
Les plus intelligents de ces légumes méditèrent.
Ils se sont dit :
"Cessons d'être radis !"

Alors les maraîchers semant des radis récoltèrent
Des melons, des choux-fleurs, des artichauts, des pomm's de terre
Et des orties,
Mais pas un seul radis.

A partir de ce jour, la bonne plante potagère
Devint dans le village une des denrées les plus chères
Plus de radis
Pour les gagne-petit.

Cettain's pécor's fûtées dir'nt sans façons : "Nous, on s'en fiche
De cette pénurie, on emploie le radis postiche
Qui garantit
Du manque de radis."

La mode du radis réduisant le nombre de mères
Qui donnaient au village une postérité, le maire,
Dans un édit
Prohiba le radis.

Un crieur annonça : "Toute femme prise à se mettre
Dans l'endroit réservé au clystère et au thermomètre
Même posti-
Che un semblant de radis

Sera livrée aux mains d'une maîtresse couturière
Qui, sans aucun délai, lui faufilera le derrière
Pour interdi-
Re l'accès du radis."

Cette loi draconienne eut raison de l'usage louche
D'absorber le radis par d'autres voies que par la bouche,
Et le radis,
Le légume maudit,

Ne fut plus désormais l'instrument de basses manœuvres
Et n'entra plus que dans la composition des hors-d'œuvre
Qui, à midi,
Aiguisent l'appétit.


Los rábanos


Todos saben que antaño, a las mujeres culpables de adulterio,
Se les metía, por un sitio que no puedo nombrar
Por modestia,
Un enorme rábano.

Y así, cuando yo era un niño, un día de feria en mi pueblo,
Tuve la desgracia de ver cómo se castigaba la perfidia de una esposa voluble,
Por medio de un rábano.

La desgraciada fue arrastrada a la plaza pública
Por el cruel cornudo, armado del rábano simbólico,
¡Ah! Sapristi,
por mi abuelo, ¡Qué rábano!

Hacia la pobre mártir vimos correr a la buenas esposas
Que, dicho sea entre nosotros, estaban celosas de sus deslices.
Y no he dicho:
Celosas del rábano.

Si yo formaba parte de esta ávida y ordinaria tropa,
Es porque en esa época yo no había visto aún ninguna nalga
Ni rábano.
Eso me estaba prohibido.

El cornudo esperó a que la plaza estuviese repleta de gente
Para proceder al cumplimiento del inmundo empalamiento,
Entonces blandió
El colosal rábano.

La víctima aceptó el castigo con nobleza,
Pero hay que decir que apretaba bien fuerte las nalgas
Que, del rábano,
Iban a ser abastecidas.

El cornudo puso el rábano en ese lugar que tengo que callar,
Donde la gente honesta no deja entrar más que las lavativas.
Aplaudimos
El progreso del rábano.

La hoja de la legumbre era lo único que se veía ya,
La planta había llegado hasta los límites de lo posible,
Esperábamos
Los efectos del rábano.

Y entonces, para asombro del cornudo y de las gordas pécoras
La empalada encantada gritaba: “¡Más, más, más,
Duro, duro,
Empuja el rábano, venga!”

Ella dijo gritando: “¡Nunca hubiese creído que tal suplicio
Pudiese provocarme tanto placer en tan poco tiempo!
¡Pero los rábanos
Llevan al paraíso!”

Todavía no había terminado de cantar las virtudes
De la legumbre en cuestión cuando todas las lúbricas pécoras
Habían salido corriendo
Hacia los campos de rábanos.

Fuera de sí, con espuma en la boca, aquellas furias se lanzaron en tropel
A los campos de rábanos que se convirtieron en campos de batalla.
¿Habrá rábanos
para todas?

Causaron un desastre y dejaron tras de sí
Los daños causados por una plaga de langosta.
En todo el país
Ni sombra de un rábano.

Muchos hortelanos se dieron cuenta que también
Les faltaba una cierta cantidad de remolachas y de pepinos
Saqueados pardiez
Como los viles rábanos.

Todo el tiempo que duró esta manía contra natura,
No hubo un pobre rábano que pudiese madurar,
Pobres rábanos,
Héroes de tragedia.

Cansados de ser introducidos en ese sitio que no puedo nombrar
Los más inteligentes de estas legumbres pensaron,
Se dijeron:
“¡Dejemos de ser rábanos!”

Entonces, los hortelanos que sembraron rábanos, recogieron melones, coliflores, alcachofas, patatas
Y ortigas
Pero ni un solo rábano.

A partir de ese día, la buena hortaliza
Se convirtió en el pueblo en uno de los productos más caros.
Se acabaron los rábanos
Para los pobres.

Algunas astutas pécoras dijeron sin contemplaciones:
“Nosotras pasamos de esta penuria, empleamos sucedáneos de rábanos
Que nos salvaguardan
De su carestía".

Como la moda de los rábanos reducía el número de madres
Que daban descendían al pueblo, el alcalde,
Con un edicto
Prohibió el rábano.

Un pregonero anunció: “Toda mujer descubierta, metiéndose en el sitio reservado a las lavativas y al termómetro
Algo que se parezca a un rábano
Aunque sea de mentira

Será entregada a una maestra costurera
Que, sin dilación, le coserá el trasero
Para impedirle
El acceso al rábano”.

Esta ley draconiana surgió por el uso anormal
De tragarse el rábano por otras vías que no por la boca
Y el rábano
La legumbre maldita,

No fue en adelante, instrumento de bajas maniobras
Y no entró ya más que en la composición de los entremeses
Que, al medio día,
abren el apetito.

Le bricoleur

 

Le bricoleur


Pendant les rar's moments de pause,
Où il n' répar' pas quelque chose,
Il cherch' le coin disponible où
L'on peut encor planter un clou (boîte à outils). {2x}
Le clou qu'il enfonce à la place
Du clou d'hier, il le remplace-
Ra demain par un clou meilleur,
Le même qu'avant-hier d'ailleurs.

(Refrain)

Mon Dieu, quel bonheur !
Mon Dieu, quel bonheur
D'avoir un mari qui bricole
Mon Dieu, quel bonheur !
Mon Dieu, quel bonheur
D'avoir un mari bricoleur
{Boîte à outils} {2x}

Au cours d'une de mes grossesses,
Devant lui je pestais sans cesse
Contre l'incroyable cherté
D'une layette de bébé. {boîte à outils} {2x}
Mais lorsque l'enfant vint au monde,
J' vis avec une joie profonde
Qu' mon mari s'était débrouillé
Pour me le fair' tout habillé.

(Refrain)

A l'heure actuelle, il fabrique
Un nouveau système électrique,
Qui va permettre à l'homme, enfin,
De fair' de l'eau avec du vin. {Boîte à outils} {2x}
Mais dans ses calculs il se trompe,
Et quand on veut boire à la pompe,
Il nous arriv' d'ingurgiter
Un grand verre d'électricité.

(Refrain)

Comme il redout' que des canailles
Convoit'nt ses rabots, ses tenailles,
En se couchant, il les installe
Au milieu du lit conjugal. {Boîte à outils} {2x}
Et souvent, la nuit, je m'éveille,
En rêvant aux monts et merveilles
Qu'annonce un frôlement coquin,
Mais ce n'est qu'un vilebrequin !

Mon Dieu, quel malheur,
Mon Dieu, quel malheur
D'avoir un mari qui bricole !
Mon Dieu, quel malheur,
Mon Dieu, quel malheur
D'avoir un mari bricoleur !


El manitas


Durante los raros momentos de descanso,
En los que no está reparando algo,
Busca el rincón disponible donde
Se pueda clavar aún un clavo (caja de herramientas)
El clavo que clava en el lugar
Del clavo de ayer, lo reemplazará
Mañana por un clavo mejor,
Lo mismo que anteayer, por otro lado.

(Estribillo)

Dios mío, ¡qué felicidad!
Dios mío, ¡qué felicidad,
Tener un marido manitas!
Dios mío, ¡qué felicidad!
Dios mío, ¡qué felicidad
Tener un marido manitas!
Caja de herramientas.

En el curso de uno de mis embarazos,
Delante de él yo echaba pestes sin parar
Contra la increíble carestía
De una canastilla de bebé.
Pero cuando el niño vino al mundo,
Comprobé con una profunda alegría
Que mi marido se las había apañado
Para hacérmelo ya vestido.

(Estribillo)

En estos momentos, está fabricando
Un nuevo sistema eléctrico,
Que va a permitir a los hombres, por fin,
De hacer agua usando vino.
Pero se equivoca en sus cálculos,
Y cuando queremos beber de la máquina
Ocurre que nos tragamos
Un gran vaso de electricidad.

(Estribillo)

Como teme que algunos canallas
Deseen sus cepillos, sus tenazas,
Al acostarse, las coloca
En medio del lecho conyugal.
Y a menudo, por la noche, me despierto,
Soñando con las maravillas
Que anuncian un roce picarón,
¡Pero no es más que un berbiquí!

Dios mío, ¡qué desgracia!
Dios mío, ¡qué desgracia,
Tener un marido manitas!
Dios mío, ¡qué desgracia!
Dios mío, ¡qué desgracia
Tener un marido manitas!

La visite

 

La visite


On n'était pas des Barbe-Bleue,
Ni des pelés, ni des galeux,
Porteurs de parasites.
On n'était pas des spadassins,
On venait du pays voisin,
On venait en visite.

On n'avait aucune intention
De razzia, de déprédation,
Aucun but illicite.
On venait pas piller chez eux,
On venait pas gober leurs œufs,
On venait en visite.

On poussait pas des cris d'Indiens,
On avançait avec maintien
Et d'un pas qui hésite.
On braquait pas des revolvers,
On arrivait les bras ouverts,
On venait en visite.

Mais ils sont rentrés dans leurs trous,
Mais ils ont poussé les verrous
Dans un accord tacite.
Ils ont fermé les contrevents,
Caché les femmes, les enfants,
Refusé la visite.

On venait pas les sermonner,
Tenter de les endoctriner,
Pas leur prendre leur site.
On venait leur dire en passant,
Un petit bonjour innocent,
On venait en visite.

On venait pour se présenter,
On venait pour les fréquenter,
Pour qu'ils nous plébiscitent,
Dans l'espérance d'être admis
Et naturalisés amis,
On venait en visite.

Par malchance, ils n'ont pas voulu
De notre amitié superflue
Que rien ne nécessite.
Et l'on a refermé nos mains,
Et l'on a rebroussé chemin,
Suspendu la visite
...

Suspendu la visite.


La visita


No eramos unos Barbaazules,
Ni unos don nadies, ni unos sarnosos,
Portadores de parásitos.
No eramos espadachines,
Veníamos del país vecino.
Veníamos de visita.

No teníamos intención
De racia ni de depredación,
Ningún fin ilícito.
No veníamos a saquear su casa,
No veníamos a zamparnos su huevos,
Veníamos de visita.

No lanzábamos gritos de indios,
Llegábamos con corrección
Y con un paso titubeante.
No empuñábamos pistolas,
Llegábamos con los brazos abiertos.
Veníamos de visita.

Pero ellos se metieron en sus agujeros,
Echaron los cerrojos
Con un acuerdo tácito.
Cerraron los postigos,
Ocultaron sus mujeres, sus niños,
Rehusaron la visita.

No veníamos a sermonearlos,
A intentar adoctrinarlos,
A ocupar su territorio.
Veníamos a decirles, al pasar,
Un “buenos días” inocente,
Veníamos de visita.

Veníamos para presentarnos,
Veníamos para frecuentarlos,
Para que llegaran a un acuerdo,
Con la esperanza de ser admitidos
Y naturalizados como amigos.
Veníamos de visita.

Por desgracia, no han deseado
Nuestra superflua amistad
Que no pedía nada a cambio.
Y hemos cerrado las manos,
Y hemos desandado el camino,
Suspendido la visita.
...

Suspendido la visita.

Maman, Papa

 

Maman, Papa


Maman, maman, en faisant cette chanson
Maman, maman, je r'deviens petit garçon
Alors je suis sage en classe
Et, pour te fair' plaisir
J'obtiens les meilleures places
Ton désir
Maman, maman, je préfèere à mes jeux fous
Maman, maman, demeurer sur tes genoux
Et, sans un mot dire, entendre tes refrains charmants
Maman, maman, maman, maman

Papa, papa, en faisant cette chanson
Papa, papa, je r'deviens petit garçon
Et je t'entends sous l'orage
User tout ton humour
Pour redonner du courage
A nos cœurs lourds
Papa, papa, il n'y eut pas entre nous
Papa, papa, de tendresse ou de mots doux
Pourtant on s'aimait, bien qu'on ne se l'avouât pas
Papa, papa, papa, papa

Maman, papa, en faisant cette chanson
Maman, papa, je r'deviens petit garçon
Et, grâce à cet artifice
Soudain je comprends
Le prix de vos sacrifices
Mes parents
Maman, papa, toujours je regretterai
Maman, papa, de vous avoir fait pleurer
Au temps où nos cœurs ne se comprenaient encor pas
Maman, papa, maman, papa


Mamá, Papá


Mamá, mamá, al hacer esta canción,
Mamá, mamá, vuelvo a ser un niño,
Entonces soy bueno en clase
Y, para hacerte feliz,
Saco las mejores notas,
Tu deseo.
Mamá, mamá, prefiero, a mis juego alocados,
Mamá, mamá, quedarme en tu regazo,
Y, sin decir nada, oír tus canciones encantadoras,
Mamá, mamá, mamá, mamá.

Papá, papá, al hacer esta canción,
Papá, papá, vuelvo a ser un niño,
Y te oigo, en los malos momentos,
Usando todo tu buen humor,
Para darles coraje
A nuestros corazones cansados.
Papá, papá, no hubo entre nosotros,
Papá, papá, ni ternura ni palabras tiernas,
Sin embargo nos queríamos, aunque no nos lo dijésemos,
Papá, papá, papá, papá.

Mamá, papá, al hacer esta canción,
Mamá, papá, vuelvo a ser un niño,
Y, gracias este artificio
Comprendo de pronto
El precio de vuestros sacrificios.
Padres.
Mamá, papá, siempre sentiré,
Mamá, papá, haberos hecho llorar,
En aquel tiempo en que nuestros corazones no se comprendían aún,
Mamá, papá, mamá, papá.

Elégie à un rat de cave

 

Elégie à un rat de cave


Personne n'aurait cru ce cave
Prophétisant que par malheur
Mon pauvre petit rat de cave
Tu débarquerais avant l'heure
Tu n'étais pas du genre qui vire
De bord et tous on le savait
Du genre à quitter le navire
Et tu es la premièr' qui l'aies fait

Maintenant m'amie qu'on te séquestre
Au sein des cieux
Que je m'déguise en chanteur d'orchestre
Pour tes beaux yeux
En partant m'amie je te l'assure
Tu as fichu le noir au fond de nous
Quoiqu'on n'ait pas mis de crêpe sur
Nos putains de binious
On n'm'a jamais vu, faut que tu l'notes
C'est une primeur
Faire un bœuf avec des croque-notes
C'est en ton honneur
Sache aussi qu'en écoutant Bechet
Foll' gamberge, on voit la nuit tombée
Ton fantôme qui sautille en cachette
Rue du Vieux Colombier
Ton fantôme qui sautille en cachette
Rue du Vieux Colombier

Sans aucun "au revoir mes frères"
Mais on n't'en veut pas pour autant
Mine de rien tu est allée faire
Ton trou dans les neiges d'antan
Désormais, c'est pas des salades
Parmi Flora, Jeanne, Thaïs
J'inclus ton nom à la ballade
Des belles dam's du temps jadis

Maintenant m'amie qu'ta place est faite
Chez les gentils
Qu'tu as r'trouvé pour l'éternelle fête
Papa Zutty
Chauff' la place à tous les vieux potaches
Machin, Chose, et Luter et Longnon
Et ce gras du bide de Moustache
Tes fidèl's compagnons
S'il est brave, pourquoi que Dieu le père
Là-haut ferait
Quelque différence entre Saint-Pierre
Et Saint-Germain-des-Prés
De tout cœur on espère que dans ce
Paradis miséricordieux
Brill'nt pour toi des lendemains qui dansent
Où y a pas de bon Dieu
Brill'nt pour toi des lendemains qui dansent
Où y a pas de bon Dieu


Elegía a un ratón de cabaret (1)


Nadie habría creído a ese tonto,
Al profetizar que, desgraciadamente,
Mi pobre ratoncito de cabaret
Tú desembarcarías antes de tiempo.
Tú no eras de los que cambian de idea
Y todos lo sabíamos,
De los que abandonan el barco
Y tú eres el primero que lo has hecho.

Ahora amiga, que estás secuestrada
En el fondo de los cielos,
Que me disfrazo de cantante de orquesta
Para tus bellos ojos,
Al irte, amiga, te lo aseguro
Has llenado de pena nuestro interior
Aunque no hayamos puesto un crespón en
Nuestras gaitas sinvergüenzas.
Nunca me han visto, tienes que darte cuenta,
Es una primicia,
Partir un piñón con una orquesta,
Es en tu honor.
Has de saber también que al escuchar a Bechete
Buena ocurrencia, se ha visto, por la noche,
A tu fantasma que brincaba a escondidas,
En la calle de Vieux Colombier.
A tu fantasma que brincaba a escondidas,
En la calle de Vieux Colombier.

Sin decir “hasta la vista, amigos”,
Pero no te lo tomamos en cuenta,
Como quien no quiere la cosa, te fuiste
A hacerte un hueco en las nieves de antaño.
En adelante, y no es un cuento,
Entre Flora, Jeanne, Thaïs
Incluyo tu nombre en la balada (2)
De las bellas damas de antaño.

Ahora, amigo, que te has hecho un lugar
Entre los gentiles,
Que te has reencontrado, para la fiesta eterna,
Con Papa Zutty,
Caliéntanos el sitio a todos lo viejos amigos,
A éste, a aquél, y a Luter y a Longnon
Y a este barrigón de Moustache,
Tus fieles compañeros.
Si es buena gente, ¿por qué Dios,
Allí arriba haría
alguna diferencia entre Saint-Pierre
Y Saint-Germain-des-Prés?
De todo corazón esperamos que en ese
Paraíso misericordioso
Brillen para ti días que bailen
Donde no hay buen Dios,
Brillen para ti días que bailen
Donde no hay buen Dios.

(1) Cave: Habitación acondicionada como cabaret, sala de baile, etc.

(2) Ballade des dames du temps jadis: Título de una canción del primer disco del propio Brassens.

Mélanie

 

Mélanie


Les chansons de salle de garde
Ont toujours été de mon goût,
Et je suis bien malheureux, car de
Nos jours on n'en crée plus beaucoup.
Pour ajouter au patrimoine
Folklorique des carabins, {2x}
J'en ai fait une, putain de moine,
Plaise à Dieu qu'elle plaise aux copains. {2x}

Ancienne enfant d'Marie-salope
Mélanie, la bonne au curé,
Dedans ses trompes de Fallope,
S'introduit des cierges sacrés.
Des cierges de cire d'abeille
Plus onéreux, mais bien meilleurs, {2x}
Dame! la qualité se paye
A Saint-Sulpice, comme ailleurs. {2x}

Quand son bon maître lui dit : "Est-ce
Trop vous demander Mélanie,
De n'user, par délicatesse,
Que de cierges non encore bénits ?"
Du tac au tac, elle réplique
Moi, je préfère qu'ils le soient, {2x}
Car je suis bonne catholique
Elle a raison, ça va de soi. {2x}

Elle vous emprunte un cierge à Pâques
Vous le rend à la Trinité.
Non, non, non, ne me dites pas que
C'est normal de tant le garder.
Aux obsèques d'un con célèbre,
Sur la bière, ayant aperçu, {2x}
Un merveilleux cierge funèbre,
Elle partit à cheval dessus. {2x}

Son mari, pris dans la tempête
La Paimpolaise était en train
De vouer, c'était pas si bête,
Un cierge au patron des marins.
Ce pieux flambeau qui vacille
Mélanie se l'est octroyé, {2x}
Alors le saint, cet imbécile,
Laissa le marin se noyer. {2x}

Les bons fidèles qui désirent
Garder pour eux, sur le chemin
Des processions, leur bout de cire
Doiv'nt le tenir à quatre mains,
Car quand elle s'en mêl', sainte vierge,
Elle cause un désastre, un malheur. {2x}
La Saint-Barthélemy des cierges,
C'est le jour de la Chandeleur. {2x}

Souvent quand elle les abandonne,
Les cierges sont périmés;
La saint' famill' nous le pardonne
Plus moyen de les rallumer.
Comme ell' remue, comme elle se cabre,
Comme elle fait des soubresauts, {2x}
En retournant au candélabre,
Ils sont souvent en p'tits morceaux. {2x}

Et comme elle n'est pas de glace,
Parfois quand elle les restitue
Et qu'on veut les remettre en place,
Ils sont complètement fondus.
Et comme en outre elle n'est pas franche,
Il arrive neuf fois sur dix {2x}
Qu'sur un chandelier à sept branches
Elle n'en rapporte que six. {2x}

Mélanie à l'heure dernière
A peu de chances d'être élue;
Aux culs bénits de cett' manière
Aucune espèce de salut.
Aussi, chrétiens, mes très chers frères,
C'est notre devoir, il est temps, {2x}
De nous employer à soustraire
Cette âme aux griffes de Satan. {2x}

Et je propose qu'on achète
Un cierge abondamment béni
Qu'on fera brûler en cachette
En cachette de Mélanie.
En cachette car cette salope
Serait fichue d'se l'enfoncer {2x}
Dedans ses trompes de Fallope,
Et tout s'rait à recommencer. {2x}


Mélanie


Las canciones picantes
Me han gustado siempre,
Y estoy muy triste, pues
Hoy día ya no se componen.
Para unirla al patrimonio
Folclórico de los estudiantes,
He hecho una,
Quiera Dios que le guste a los compañeros.

Antigua chica dedicada a la prostitución,
Melanie, la criada del cura,
Dentro de sus trompas de Falopio,
Se metía los cirios sagrados.
Cirios de cera de abeja
Más caros, pero mucho mejores,
¡caramba!, la calidad se paga
en San Sulpicio (1), como en cualquier parte.

Cuando su buen maestro le dijo: “¿Es mucho
Pedirte, Melanie,
Que no uses, por delicadeza,
Más que cirios que no estén aún bendecidos?
Feamente, ella replica:
“Yo prefiero que lo estén,
pues soy buena católica”.
Tiene razón, la cosa tiene su lógica.

Ella coge un cirio prestado en Pascua
Y lo devuelve en la Trinidad.
No, no, no, no me diga que
Es normal guardarlo tanto tiempo.
En el funeral de un conocido tonto,
Habiendo visto sobre el ataúd
Un maravilloso cirio fúnebre,
Se marchó a caballo sobre él.

Habiendo quedado su marido cogido en una tempestad,
La Paimpolesa (2) fue a ponerle
Como petición, pues no era tan tonta,
Un cirio al patrón de los marineros.
La piadosa llama que oscilaba
Melanie se quedó con ella.
Entonces el santo, ese imbécil,
Dejó que el marinero se ahogara.

Los buenos fieles que deseen
quedarse, en las procesiones,
Con sus cirios
Deben de agarrarlos con cuatro manos,
Pues cuando ella se pone en medio, santa virgen,
Causa un desastre, una desgracia,
La San Bartolomé (3) de los cirios
Es el día de Presentación de Jesús (4).

A menudo cuando los abandona,
Los cirios están inutilizados,
La santa familia nos lo perdone
Pero no hay forma de volverlos a encender.
Como ella se remueve, como se encabrita,
Como hace movimientos bruscos,
Al devolverlos al candelabro
Están a veces partidos en trocitos.

Y como no es de hielo,
A veces cuando los restituye
Y se los quiere poner en su lugar,
Están completamente fundidos.
Y como además, no es muy honrada,
Nueve de cada diez veces,
En un candelabro de siete brazos
Ella no vuelve a poner más que seis.

Melanie en su última hora
Tiene pocas posibilidades de ser elegida,
Pues para los culos bendecidos de esa manera,
No hay ninguna ocasión de salvación.
Pero también, mis muy queridos hermanos,
Es nuestro deber, estamos a tiempo,
De ocuparnos en alejar
Esta alma de las garras de Satanás.

Y propongo que se compre
Un cirio profusamente bendecido
Que encenderemos a escondidas
A escondidas de Melanie.
A escondidas pues esta perdida
Estaría encantada de metérselo
En sus trompas de Falopio
Y todo volvería a empezar.

(1) Saint-Sulpice: Iglesia de París.

(2) Paimpolesa: Habitante de la ciudad de Paimpol en la Bretaña francesa. Georges Brassens había adquirido una casa en esta ciudad.

(3) La Saint-Barthélemy: Noche de San Bartolomé: Matanza de 20 mil hugonotes en Francia, el 24-08-1572.

(4) La Chandeleur: En la Iglesia católica, fiesta de la presentación de Jesús en el Templo y de la purificación de la Virgen, en cuya celebración, el 2 de febrero, se hacía antiguamente una procesión en la que se llevaban velas de cera o cirios.

Les patriotes

 

Les patriotes


Les invalid's chez nous, l'revers de leur médaille
C'est pas d'être hors d'état de suivr' les fill's, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir retourner au champ de bataille.
Le rameau d'olivier n'est pas notre symbole, non!

Ce que, par-dessus tout, nos aveugles déplorent,
C'est pas d'être hors d'état d'se rincer l'œil, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir lorgner le drapeau tricolore.
La ligne bleue des Vosges sera toujours notre horizon.

Et les sourds de chez nous, s'ils sont mélancoliques,
C'est pas d'être hors d'état d'ouïr les sirènes, cré de nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir entendre au défilé d'la clique,
Les échos du tambour, de la trompette et du clairon.

Et les muets d'chez nous, c'qui les met mal à l'aise
C'est pas d'être hors d'état d'conter fleurette, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir reprendre en chœur la Marseillaise.
Les chansons martiales sont les seules que nous entonnons.

Ce qui de nos manchots aigrit le caractère,
C'est pas d'être hors d'état d'pincer les fess's, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir faire le salut militaire.
jamais un bras d'honneur ne sera notre geste, non!

Les estropiés d'chez nous, ce qui les rend patraques,
C'est pas d'être hors d'état d'courir la gueus', cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir participer à une attaque.
On rêve de Rosalie, la baïonnette, pas de Ninon.

C'qui manque aux amputés de leurs bijoux d'famille,
C'est pas d'être hors d'état d'aimer leur femm', cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir sabrer les belles ennemies.
La colomb' de la paix, on l'apprête aux petits oignons.

Quant à nos trépassés, s'ils ont tous l'âme en peine,
C'est pas d'être hors d'état d'mourir d'amour, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir se faire occire à la prochaine.
Au monument aux morts, chacun rêve d'avoir son nom.


Los patriotas


Para nuestros inválidos, el reverso de su medalla,
No es estar incapacitado para seguir a la chicas, ¡hay que ver!
Sino no poder volver ya al campo de batalla.
El ramo de olivo no es nuestro símbolo, ¡no!

Lo que por encima de todo, deploran nuestros ciegos,
No es no poder alegrarse la vista, ¡hay que ver!
Sino no poder mirar más la bandera tricolor.
La línea azul de los Vosgos (1)será siempre nuestro horizonte.

Y nuestros sordos, si están melancólicos,
No es por no poder oír las sirenas, ¡hay que ver!
Sino por no poder oír, mientras desfila la tropa,
Los ecos del tambor, de la trompeta y del clarín.

Y a nuestros mudos, lo que los incomoda,
No es no poder hacer requiebros, ¡hay que ver!
Sino no poder cantar en coro la Marsellesa.
Las canciones marciales son las únicas que entonamos.

Lo que agria el carácter de nuestros mancos,
No es no poder pellizcar las nalgas, ¡hay que ver!
Sino no poder hacer el saludo militar.
Nunca levantaremos el brazo para saludar, ¡no!

Lo que hace unos carcamales de nuestros lisiados,
No es no poder correr tras las chicas alegres, ¡hay que ver!
Sino no poder participar ya en un ataque.
Soñamos con Rosalía, la bayoneta, no con Ninon (2).

Lo que echan de menos los amputados de su joya familiar,
No es no poder amar a sus mujeres, ¡hay que ver!
Sino no poder violar a las bellas enemigas.
La paloma de la paz, la cocinamos con cebolletas.

En cuanto a nuestros muertos, si tienen todos el alma en pena,
No es por no poder morir de amor, ¡hay que ver!
Sino por no poder ya, morir en la próxima ocasión.
Todos sueñan con ver su nombre en el monumento a los muertos.

(1) Por alusión al testamento de Jules Ferry, político francés (Saint-Dié, 1832— Paris, 1893) natural de los Vosges : “...deseo descansar (...) frente a esta línea azul de los Vosges de donde sube hasta mi fiel corazón la queja de los vencidos...”.

(2) Rosalie: Los soldados de la 1ª Guerra Mundial llamaban así a sus bayonetas.